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Industries extractives africaines : Benkhadra appelle à mettre en place des mécanismes de financement adaptés

7 nov. 2025 Eco Actu

Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM),  a appelé, mardi à Casablanca, à l’occasion du 5ème Africa Financial Summit (AFIS), à mettre en place des mécanismes de financement adaptés aux particularités des industries extractives africaines.

S’exprimant lors d’une table ronde stratégique initiée sous le thème “Ressources naturelles : comment renforcer l’autonomie africaine dans le pétrole, le gaz et les mines ?”, Benkhadra a plaidé en faveur de la montée en puissance des institutions financières africaines et de la valorisation locale des ressources à travers des politiques de contenu local ambitieuses.

Soulignant que l’Afrique, riche de ses ressources humaines et naturelles, dispose de tous les atouts pour devenir l’un des pôles moteurs de la croissance mondiale, la DG de l’ONHYM a jugé nécessaire l’alignement des mécanismes de financement sur les particularités du secteur extractif, où chaque phase, de l’exploration à la production, présente un profil de risque distinct.

“Les phases d’exploration et de découverte, à très haut risque, sont généralement financées par fonds propres ou investisseurs sectoriels, tandis que la certification des réserves requiert des instruments intermédiaires comme le mezzanine financing”, a-t-elle expliqué.

Mme Benkhadra a, par ailleurs, préconisé le renforcement des marchés financiers africains, la création de fonds spécialisés et la promotion de l’innovation financière pour faciliter l’accès des entreprises locales aux financements de long terme.

À cet égard, elle a cité l’exemple du projet du Gazoduc Africain Atlantique, un modèle africain de structuration financière moderne combinant engagement souverain, financement structuré, gestion du risque et vision industrielle à long terme.

La DG de l’ONHYM a insisté sur le fait que l’heure est venue pour l’Afrique de tirer pleinement parti de ses richesses, de créer de la valeur ajoutée et de générer des revenus destinés à financer son développement.

Pour sa part, Óscar Humberto Évora Santos, gouverneur de la Banque du Cap-Vert, a mis l’accent sur les défis spécifiques auxquels font face les économies insulaires, notamment la forte dépendance au tourisme, à l’énergie et à l’eau, qui représentent respectivement près de 25% des besoins nationaux.

Dans ce contexte, il a relevé le rôle crucial d’une banque centrale indépendante, garante de la stabilité financière et de la confiance des marchés.

“La priorité, pour un petit pays ouvert comme le nôtre, est de défendre le régime de change et de renforcer les capacités institutionnelles pour consolider la position du système financier”, a-t-il dit.

De son côté, Youssef Rouissi, directeur général délégué du Pôle Corporate & Investment Banking et membre du Comité exécutif d’Attijariwafa Bank, a souligné l’engagement panafricain du Groupe dans le financement de projets structurants dans les domaines de l’énergie, du transport, de la logistique et des infrastructures.

Rouissi a évoqué les contraintes liées aux devises, à la réglementation locale et aux environnements publics parfois instables.

Et de soutenir : “Il est essentiel de favoriser la mobilisation du capital en devises fortes, tout en encourageant les financements locaux chaque fois que cela est possible”.

Quant à Paul-Harry Aithnard, directeur régional exécutif d’Ecobank pour la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine), a relevé la nécessité d’un cadre réglementaire clair et prévisible pour renforcer la confiance des investisseurs et faciliter les flux de capitaux intra-africains.

“Près de 50% des difficultés rencontrées tiennent à la réglementation”, a-t-il fait savoir, appelant à une plus grande transparence et à la stabilité des règles financières.

Il a également recommandé la promotion de la participation au capital et le financement en monnaie locale afin de réduire la dépendance vis-à-vis des devises étrangères.

Organisé par Jeune Afrique Media Group, en partenariat avec International Finance Corporation (IFC – Société financière internationale) et avec le soutien des grandes institutions financières marocaines et africaines, l’AFIS se veut une plateforme de partage d’idées et de réflexion stratégique par excellence.

Ce sommet, qui réunit cette année 1.250 leaders de l’écosystème financier, dont des représentants du secteur privé, des banquiers, des assureurs, des innovateurs fintech et des spécialistes des marchés de capitaux, aux côtés de décideurs publics et de régulateurs du continent et du monde entier, s’appuie sur six piliers qui explorent les principales tendances de la finance africaine.

Il s’agit des “défis économiques mondiaux et de stabilité”, des “perspectives de la banque commerciale”, des “marchés des capitaux et la gestion d’actifs”, de “la finance à impact et la durabilité”, de “l’expansion de l’assurance” et des “fintech et la finance numérique”.

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