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Plan de relance: Les financements alternatifs en quête de visibilité

28 mai 2020 L'Economiste

Le financement du plan de relance établi par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’élèvera à plus de 80 milliards de DH. Il faudra être imaginatif pour que l’effort ne repose pas uniquement sur le budget et les banques. Les marchés des capitaux ont une opportunité de jouer un rôle plus consistant dans le financement de l’économie.

L’Association professionnelle des sociétés de Bourse (APSB) suggère quelques pistes pour renforcer leur contribution. Elle propose notamment la création d’un fonds promu par les institutionnels et destiné à accompagner les PME cotées via de la dette ou l’equity.

Pour les entreprises, il apporte des ressources supplémentaires et pour les zinzins il permet d’investir dans des structures à fort potentiel en mutualisant les risques. La création de ce fonds pourrait être facilité par une incitation fiscale ou/et une réglementation spécifique.

Des fonds d’investissement thématiques public-privé permettraient aussi d’offrir des alternatives aux PME et de renforcer leurs fonds propres. «Ces fonds d’investissement en equities ou/et en dettes peuvent être cotés en bourse dans le cadre d’OPC ce qui permettra de soulager les finances publiques.

L’investissement dans les PME ciblées peut être garanti partiellement par la Caisse de Garantie», préconise l’APSB. Au passage, les investisseurs en capital (AMIC) disposent d’une enveloppe de 2,7 milliards de DH à investir. La conjoncture pourrait favoriser les arbitrages en faveur de cette source. L’introduction en Bourse reste une option à envisager mais, dans le cadre d’un projet à moyen terme.

Pour l’Etat lui-même, le recours à des instruments innovants sera nécessaire pour atténuer la pression sur les finances publiques. Il a prévu de mobiliser environ 12 milliards de DH via de nouveaux mécanismes de financement pour financer les investissements. Il y a consensus sur la nécessité de maintenir les investissements publics pour favoriser une reprise rapide. Les professionnels de marché avancent l’idée de la création des infrastructures Bonds et des Infrastructures equities pour financer les grands projets via la Bourse.

Les «Infrastructures bonds», garantis par l’Etat, pourraient être commercialisés auprès du grand public et des institutionnels tandis que les «Infrastructures equities» seront placés auprès des investisseurs qualifiés dans le cadre d’un compartiment dédié.

D’autres propositions pour le financement du Trésor portent sur la mise en place de bons du Trésor « grand public » défiscalisés et à  faible nominal pour capter l’épargne des personnes physiques avec des supports non risqués pour financer le budget de l’Etat.

Par ailleurs, l’APSB suggère la création de «bons de privatisation», des titres de créances sur le Trésor convertibles en actions au moment des introductions en bourse ou au moment de la cession par l’état d’une part d’une société publique.

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