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Baisse du volume du commerce des marchandises à l’échelle mondiale

24 déc. 2021 Libération

Alors que la valeur des échanges a poursuivi son augmentation au troisième trimestre 2021, le volume du commerce des marchandises est ressorti en baisse au cours de la même période, selon les dernières observations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

En effet, après quatre trimestres consécutifs de forte expansion, les données recueillies par l’organisation internationale montrent que le volume du commerce mondial de marchandises a accusé une baisse de 0,8% au titre du troisième trimestre de l’année en cours.

D’après les explications de l’OMC, cette baisse résulte des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des pénuries d’intrants de production et de la hausse des cas de Covid-19 qui ont pesé sur la croissance des échanges.

Pour rappel, et malgré de forts vents contraires qui ont contribué à la baisse du troisième trimestre, le volume des échanges était toujours en hausse de 11,9% pour le cumul annuel jusqu'en septembre.

A la lecture des données actuelles, il apparaît que «c'est légèrement pire que les prévisions commerciales les plus récentes de l'OMC du 4 octobre, qui anticipaient une hausse de 12,7% sur la même période», a souligné l’organisation dont les règles régissent le commerce entre les pays.

Qu’à cela ne tienne, si les données du quatrième trimestre devraient traduire une accélération de la croissance en volume, l’OMC assure que la prévision d'une augmentation de 10,8% du commerce de marchandises pour l'ensemble de 2021 pourrait encore se réaliser.

L’organisation en est persuadée : «C'est une possibilité réelle puisque les mesures de déblocage des ports à conteneurs sur la côte ouest des Etats-Unis ont rencontré un certain succès».

Ce n’est pas tout, d’autant plus que «même si le baromètre du commerce des marchandises de l'OMC a signalé un ralentissement de la croissance du commerce au cours des derniers mois de 2021, il reste toujours dans la tendance», a expliqué l’organisation dont la principale fonction est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges.

Dans son rapport, l’OMC estime néanmoins que «l'émergence de la variante Omicron du SRAS-CoV-2 semble avoir fait pencher la balance des risques à la baisse, augmentant les chances d'un résultat plus négatif».

Contrairement au volume, la valeur du commerce mondial des marchandises a continué d'augmenter au troisième trimestre.

Les prix des exportations et des importations ayant fortement augmenté, l’organisation note que la valeur du commerce mondial des marchandises a continué d'augmenter au troisième trimestre. Ce, contrairement à la courbe suivie par le volume.

Mesuré par la moyenne des exportations et des importations, le commerce mondial a enregistré une hausse de 24% en glissement annuel au troisième trimestre en termes nominaux de dollars américains, a indiqué l’OMC précisant toutefois que cette croissance est plus faible que le bond de 46% au deuxième trimestre, mais plus forte que l'augmentation de 15% au premier trimestre.

A en croire les explications de l’OMC, «les valeurs commerciales ont été stimulées par les produits de base, y compris les carburants, dont les prix ont plus que doublé entre le troisième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021».

Citant les données du Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation mondiale du commerce note que les prix des carburants étaient toujours en hausse de 137% d'année en année, bien qu’ayant chuté en novembre après avoir culminé en octobre.

De leur côté, les prix des aliments se sont orientés en hausse de 23% tandis que ceux des métaux de base ont progressé de 13% par rapport à l'année précédente.

Quant aux prix de nombreux produits manufacturés, il ressort qu’ils ont également connu une augmentation. Ce qui a entraîné une hausse de l'inflation mesurée dans de nombreuses économies.

Revenant sur la baisse du volume du commerce des marchandises au troisième trimestre, l’OMC estime que la principale raison de ce recul «a été des importations plus faibles que prévu en Amérique du Nord et en Europe».

Comme le fait remarquer l’organisation dans un communiqué, « cela s'est traduit par une baisse des exportations de ces régions ainsi que de l'Asie. Les importations asiatiques se sont contractées au troisième trimestre, mais cette baisse était anticipée dans les prévisions commerciales d'octobre ».

Entrant dans les détails, l’OMC indique que les exportations corrigées des variations saisonnières ont accusé un recul en rythme trimestriel au troisième trimestre en Amérique du Nord (-1,9 %), en Amérique du Sud et centrale (-2,5 %), en Europe (-1,0 %), en Afrique (-3,8 %) et en Asie (- ‑1.2). Alors que les exportations ont progressé dans la Communauté des États indépendants (CEI) dont certains membres anciens et associés (3,8%) et au Moyen-Orient (2,6%).

S’agissant des importations, alors qu'elles étaient attendues en croissance de 2,6%, il ressort des données analysées qu’elles ont baissé de 0,5% en Europe au troisième trimestre.

La baisse des importations a également été observée dans la CEI (-3,2 %), l'Afrique (-0,7 %) et l'Asie (-1,3 %). Tandis que les importations étaient en hausse de seulement 0,4% en Amérique du Nord au cours de la même période, contre une augmentation plus forte anticipée de 1,5%.

Il est à souligner que les expéditions en provenance d'Amérique du Sud et du Moyen-Orient ont parallèlement bondi de 0,4% et 1,6%.

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