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Offshoring: Les prouesses insoupçonnées de l'offre Maroc

6 févr. 2020 L'Economiste

Offshoring... Le groupe CDG en fait une fierté. La Caisse de dépôt et de gestion vient d'organiser une journée d'immersion dans les différents métiers des activités offshore et nearshore au Maroc.

C'est dans le site de CasaNearshore, qui se veut la vitrine, voire un cas d'école de l'offre Maroc, que MedZ (filiale CDG) a présenté les différentes réalisations, témoignages et retours d'expériences de patrons, en présence d'opérateurs, d'experts, de dirigeants du parc...

Un exercice pédagogique pour donner du sens à un écosystème, faire valoir les atouts, les opportunités, relever les risques et menaces ou encore les enjeux en termes d'investissements, d'employabilité et de valeur ajoutée. Il faut dire que l'activité a de multiples arguments à faire valoir dans un secteur à fort impact économique et social.

«Nous avons développé une expertise dans la conception et le développement de parcs d'activités de nouvelle génération, que ce soit dans l'industrie, les services ou encore l'offshoring. Notre force, nous la puisons de notre agilité dans la conception  et la réalisation avec une connaissance réelle des besoins des professionnels», soutient Omar El Yazghi, président du directoire de MedZ.

Pour le pilote en chef de CasaNearshore, «le parc de Casablanca est un cas d'école, un modèle où le groupe CDG a consenti des efforts importants en termes d'investissements via des projets complexes, viables et porteurs de valeur ajoutée. Plus encore, les différents investissements sont inscrits sur le long terme».

L'enjeu, poursuit Omar El Yazghi, est de promouvoir l'employabilité, la montée en compétences et en valeur ajoutée, la diversification des métiers, l'évolution de carrières et surtout multiplier les success stories. Pour garantir les moyens de ses ambitions, la CDG a injecté plus de 4 milliards de DH.

L'essentiel de l'investissement focalise le cadre, l'environnement et la qualité de vie des salariés avec des services offerts aux entreprises et aux clients (facility management, services bancaires, guichet unique, restauration, loisirs, réseau télécoms et fibre optique, services de proximité, salles de conférences, complexe sportif, kiosques, supérettes, bureaux de change, navettes internes, centre de langues, conciergerie d'entreprises, réfectoire, espaces détente...)

En plus  d'activités ludiques, culturelles, scientifiques et sportives (séminaires, tournois, kermesses, célébrations de journées...) «Les entreprises peuvent gagner 10 à 15% de compétitivité grâce à l'amélioration du cadre de vie de leurs salariés», soutient Abderrafie Hanouf, DG de MedZ Sourcing.

Au total, la CDG (via sa filiale MedZ) aménage et développe quatre parcs d'activités dédiés à l'offshoring: A elle seule, la vitrine CasaNearshore qui vend l'offre Maroc au monde dispose d'une assiette foncière de 53 ha avec une surface développée de 250.000 m2. Il s'agit d'une ville dans la ville qui tourne avec  30.000 salariés et plus de 120 acteurs de premier plan, des entreprises nationales et internationales installées. Une panoplie de signatures y ont élu domicile.

Parmi les firmes implantées à CasaNearshore, des références solides qui font le top 10 mondial de l'IT. Il s'agit notamment du groupe Dell, Oracle, PSA, Altran, Capgemini, AXA, Orange, Sofrecom, IBM ou encore le centre d'ingénierie de PSA... Pour répondre à la nouvelle demande, de nouvelles capacités seront installées avec un investissement de 1 milliard de DH supplémentaires dans 2 à 3 ans.

Au programme, 100.000 m2 supplémentaires seront bientôt développés sur ce site pilote. Le parc de Casablanca adresse 20 pays-marchés en huit langues. Au total, une centaine de donneurs d'ordre de référence externalisent des services au Maroc. Parmi eux, des acteurs dans la distribution (Carrefour, Auchan...), Darty, l'énergie, l'industrie, les télécoms, l'automobile... «La moitié du CAC 40 est présente au Maroc», tient à préciser Abderrafie Hanouf, DG de MedZ Sourcing.

S'ensuit Rabat Technopolis qui totalise 8.000 emplois sur une superficie de 70.000 m2. Vient juste après Fès Shore avec 2.000 emplois dans un site de 26.000 m2. Enfin Oujda Shore s'étend sur 7.000 m2 avec plus de 200  salariés. L'ensemble des parcs de MedZ totalisent plus 40.000 emplois.

Au total, l'activité de l'offshoring, tous sites confondus, brasse plus de 100.000 emplois. Le secteur tourne autour d'un chiffre d'affaires de 13 milliards de DH, dont 7 milliards de DH à l'export (chiffres à fin 2019). A elle seule, MedZ contrôle le chiffre d'affaires à l'échelle nationale, à hauteur de 40%. Il s'agit là de l'une des rares activités qui génèrent chaque année une croissance à deux chiffres (+25% en 2018 et + 28% à fin juin 2019).

Tendances mondiales

Trois métiers classiques font l'essentiel de l'offshoring. Il s'agit du CRM (gestion des relations clients, centres d'appels). Cela repose essentiellement sur le télémarketing (conseil, informations, offres, produits), la prise de rendez-vous ainsi que les sondages et études de marché, ou encore la gestion des plaintes, le recouvrement, la télévente...

Quant à l'activité IT Outsourcing (ITO), elle consiste à externaliser des activités telles que l'informatique, le développement de logiciels, de codes, le développement Web et mobile, le design et programmation technique, la maintenance préventive, corrective et évolutive ainsi que le support technique software. Enfin, le BPO (Business Processing Outsourcing) porte des prestations telles que la gestion de la flotte, des contrats, les réclamations,  les assurances, les sinistres, le recouvrement...

Selon Mohamed Lakhlifi, expert outsourcing et offshoring, «la tendance mondiale de l'outsourcing mondial va vers la montée en valeur, la sécurité ainsi que l'automatisation des tâches... Ces facteurs vont de plus en plus structurer les opérations d'externalisation en dehors de l'UE». 

En termes de marchés, la tendance veut que le marché mondial de l'offshoring s'oriente vers une trajectoire de croissance solide malgré le ralentissement économique. D'ailleurs, malgré la conjoncture, 2019 a connu une accélération de la croissance globale de l'externalisation dans tous les métiers.

Si les entreprises ont de plus en plus tendance à externaliser, c'est d'abord pour des considérations liées à l'optimisation  et la rationalisation des coûts, mais pas que... Il y a aussi des enjeux liés au recentrage sur le coeur de métier ou encore la flexibilité avec l'émergence de nouvelles solutions Cloud.

L'externalisation se justifie aussi par des considérations liées au manque de compétences et à la pénurie des ressources chez les donneurs d'ordre. Mais globalement, le choix d'externaliser est motivé par des défis de montée en valeur ajoutée et en R&D. Cela s'explique aussi par des stratégies de multinationales pour améliorer les marges de leurs filiales, leurs sous-traitants et prestataires.

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